Les hivers de grâce de Henry David Thoreau

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«Moi qui n’avais que des oreilles, j’entends maintenant, Moi qui n’avais que des yeux, je puis voir enfin Je vis des instants, moi qui ne vivais que des années, Et je discerne la vérité, moi qui n’était sensible qu’au savoir»

CREDITS

TEXTE ET MISE EN SCÈNE Denis Lavalou
SAISON DE CRÉATION 2012-2013
GENRE spectacle théâtral, visuel et poétique
PUBLIC tout public
DURÉE 1h40

AVEC
Denis Lavalou (Henry)
Marcel Pomerlo (David)
Jean-François Blanchard (Thoreau)

ÉQUIPE DE CRÉATION

ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE Camille Robillard
CONSEILLÈRE DRAMATURGIQUE ET DIRECTION DU JEU Marie-Josée Gauthier
SCÉNOGRAPHIE ET ACCESSOIRES Cédric Lord
CRÉATION ET RÉALISATION IMAGES Frédéric Saint-Hilaire
LUMIÈRES Stéphane Ménigot
COSTUMES Anne-Séguin Poirier
ENVIRONNEMENT SONORE Éric Forget

DIRECTION DE PRODUCTION Benoît Brodeur
RELATIONS DE PRESSE Jean-Sébastien Rousseau (Rugicom)
PEINTURE SCÉNIQUE Marie-Pierre Fortier
Jeanne Ménard-Leblanc
COUTURIÈRES Atelier Sonya Bayer & Véronique Casvant
PHOTOS SPECTACLE Robert Etcheverry

portrait daguerréotype de Henry David Thoreau par Benjamin D. Maxham (juin 1856).
Courtesy Concord Free Public Library

MUSIQUES ADDITIONNELLES Thomas Bloch, John Cage, Goldmund

RÉSIDENCE DE CRÉATION ET CODIFFUSION Usine C
PRODUCTION THÉÂTRE COMPLICE

Le texte Les hivers de grâce de Henry David Thoreau a été publié aux Éditions de la Pleine lune/ Marie-Madeleine Raoult en janvier 2014 dans le cadre du 20 anniversaire de la fondation du Théâtre Complice.

Éditions de la Pleine lune

SOUTIENS FINANCIERS : Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts de Montréal et les généreux donateurs privés du Théâtre Complice

Un grand merci à Thierry Gillybœuf, éminent traducteur et érudit de H.D. Thoreau, pour ses conseils et sa générosité.

À l’occasion du 150e anniversaire de la disparition de Henry David Thoreau (1817-1862), philosophe américain émérite et père du concept de désobéissance civile, le Théâtre Complice ravive la mémoire de cet érudit qui a influencé tant de grands réformateurs du XXe siècle, dans un spectacle théâtral, visuel et poétique signé Denis Lavalou. Les hivers de grâce de Henry David Thoreau, prenant pour cadre le séjour de deux ans qu’il a fait en solitaire sur les bords du lac Walden, propose une incursion dans la vie et l’oeuvre d’un homme dont les idées visionnaires s’inscrivent vivement dans notre actualité.

Politicien de l’environnement, chantre de l’esprit social, modèle de la différence, anti-esclavagiste actif, bouddhiste avant l’heure, précurseur de l’écologie, conscient de la nécessité de la protection des espèces animales et végétales et des espaces naturels, déjà inquiet face à la surproduction et la surconsommation de l’Amérique de la Révolution industrielle, Thoreau fut tout cela à la fois – et le premier adepte contemporain de la simplicité volontaire.

Spectacle fusionnant mots, musique et images, Les hivers de grâce de Henry David Thoreau est une libre déambulation dans l’œuvre du philosophe qui souligne la pertinence et la modernité d’une parole, et nous permet de retrouver un élan d’optimisme malgré la tangente actuelle du monde qui s’obstine à foncer droit dans le mur.

Sur scène, trois frères de théâtre réunis pour la première fois. Denis Lavalou, Marcel Pomerlo et Jean-François Blanchard incarnent un personnage tricéphale formé des trois facettes distinctes de Thoreau: l’amoureux de la nature, l’homme en quête de spiritualité et le militant politique. Autour d’eux, des projections vidéo inventent des paysages naturels et sensoriels où s’accrochent les mots pour une symbiose parfaite entre l’observation du monde et la construction de la pensée, l’acte et la parole, le mystère, la poésie et la métaphysique, le voyage et l’introspection.

PRÉSENTATION

Thoreau comme tout être humain a dû transporter toute sa vie avec lui la charge de son être. Ce qui m’intéresse et m’émeut chez lui c’est de le voir la porter, cette charge, tantôt avec bonheur et légèreté, tantôt en suant sang et eau sous son poids – ce qu’il avoue moins mais quelquefois cependant – mais toujours en manifestant l’ardent désir de s’élever au-dessus de ses contradictions et de sa pesanteur. Certes, c’est un homme pétri d’idéal, mais c’est aussi un homme conscient qu’on ne peut faire que tendre vers l’idéal qu’on se forge et que si l’on arrive, parfois, à sentir la vraie lumière, il ne faut pas manquer de le dire et de remercier le ciel pour cela.

Denis Lavalou

 

Écrits de Henry David Thoreau ayant servis à la création du texte

 

Extraits traduits du Journal (1837-1861)

Journal 1837 -1840, intégrale

Walden, ou la vie dans les bois

Sept jours sur le fleuve

Les forêts du Maine

Cap Cod

Je suis simplement ce que je suis (correspondance avec Harrison G.O. Blake)

Correspondance Thoreau et Emerson

 

Essais issus de ses conférences :

Histoire naturelle du Massachussett

Teintes d’automnes

Résistance au gouvernement civil

Une promenade en hiver

Le paradis à reconquérir

Marcher

La vie sans principe

Plaidoyer en faveur du capitaine Brown

Les pommes sauvages

Les derniers jours de John Brown

La succession des arbres en forêt

 

Un grand merci à Thierry Gillybœuf

 

Extraits du texte

 

Prologue

 

C’est du côté du vent qu’on cherche le beau temps. Que ferai-je pour ma personne? Je me retirerai au grenier en compagnie des araignées et des souris, déterminé à me mettre tôt ou tard bien en face de moi-même.

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I – HIVER

1 – Matin. Qui sommes-nous ?

Thoreau puis David puis Henry

 

[…]

 

DAVID – Le temps est la rivière où je m’en vais pêcher. Je bois son eau, je vois le fond et vois comme il est peu profond. Son faible courant entraîne toutes choses, mais l’éternité, elle, demeure. J’aimerais boire plus profond; pêcher dans le ciel, dont le fond caillouteux est parsemé d’étoiles. Je ne sais pas compter jusqu’à un, je ne connais pas la première lettre de l’alphabet, j’ai toujours regretté de ne pas être aussi sage que le jour de ma naissance. Pourtant, mon instinct me dit que ma tête est un organe destiné à creuser des terriers. Je vais creuser sous ces collines. Je crois que la veine la plus riche se trouve quelque part par ici.

 

Henry arrive de l’extérieur, frigorifié mais enthousiaste

 

HENRY – Toutes les branches, tous les rameaux ce matin sont recouverts d’une étincelante armure de givre, d’un épais feuillage de glace semblable, feuille pour feuille, à leur parure d’été. Même les herbes, dans les champs découverts, portent d’innombrables pendants de diamants qui tintent joyeusement quand le pied du promeneur les effleure. Un naufrage de bijoux, une débâcle de pierreries.

 

Il prend une bouilloire pour se faire chauffer de l’eau

 

On dirait qu’une des strates supérieures de la terre a été soulevée pendant la nuit pour exposer au grand jour une couche de cristaux sans tache. À chaque pas le spectacle change. Selon que la tête s’incline à droite ou à gauche, l’opale, le saphir, l’émeraude, le jaspe, le béryl, la topaze, le rubis…

 

DAVID – La beauté toujours, partout où il y a une âme pour admirer.

THOREAU – Si je la cherche ailleurs parce que je ne la trouve pas chez moi, ma recherche restera stérile

HENRY – Je crois que je pourrais écrire un poème que j’intitulerais «Concord».  Comme chapitres, j’aurais : la Rivière, les Bois, les Étangs, les Collines, les Champs, les Marais et les Prairies, les Rues, les Édifices, et les Villageois. Et puis le Matin, le Midi et le Soir, le Printemps, l’Été, l’Automne et l’Hiver, la Nuit, l’Été Indien, et les Montagnes à l’Horizon. (Soudain) Restons hors les murs et aucun mal ne pourra nous atteindre – le danger est que nous soyons emmuré avec lui.

 

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II – PRINTEMPS

7 – Matin. Le bain

David, Henry, Thoreau

 

Ils se déshabillent vivement pour leur premier bain du printemps

 

DAVID – Me lever de bonne heure un matin de printemps et me baigner dans le lac ; un exercice religieux. L’une des meilleures choses que je puisse faire.

HENRY – «Renouvelle-toi entièrement chaque jour ; fais-le encore et encore et à jamais.» Confucius. J’ai toujours adoré Aurore, aussi sincèrement que les grecs.

THOREAU – Le matin nous renvoie aux temps héroïques.

 

On ne les voit plus mais on les entend nager dans l’eau froide du lac en s’interpellant.

 

HENRY – On ne peut rien espérer d’un jour – si l’on peut appeler cela un jour – où nous ne sommes pas réveillé par notre Génie, par nos forces et nos aspirations…

DAVID – Et tandis qu’un parfum embaume l’air, nous voilà attirés par une vie plus élevée que celle abandonnée en nous endormant.

HENRY – Peu importe ce que disent les horloges ou les travaux des hommes, celui qui ne croit pas que chaque jour contient une heure plus matinale, plus sacrée et pure que celles qu’il a déjà profanées hier, désespère de la vie et suit un chemin descendant vers les ténèbres.

THOREAU – Être éveillé, c’est être vivant. Je ne connais pas de fait plus encourageant que la capacité indiscutable de l’homme à élever sa vie par un effort conscient.

 

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12 – Soir. Souvenirs d’enfance

Henry, David, Thoreau

 

DAVID – Maman me parlait le soir, des bruits qu’elle entendait durant les nuits de juin, quand elle était jeune: beuglement des vaches, caquetage des oies, tambourinement lointain, et surtout ce fermier qui sifflait si bien.

THOREAU – Elle se levait à minuit, s’asseyait sur le seuil de la porte quand toute la maison dormait, et elle n’entendait que le tic-tac de l’horloge derrière elle dans la maison – et son voisin.

DAVID – Quand je sors, comme elle, à la nuit tombée, après toute une succession d’humeurs et d’expériences – comme si j’avais été pendant des années en prison chez nous – chaque étoile de la Petite Ourse occupe toujours la même position.

HENRY – Géométrie immortelle des étoiles.

THOREAU – Assurément, les astres ont été donnés à l’homme pour lui servir de consolation.

DAVID – Nous languissons dans l’âge mûr attendant de pouvoir redire les rêves de notre enfance, et ils s’évanouissent de notre mémoire avant que nous ayons pu apprendre leur langage.

 

Noir

 

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16 – Matin. Un monde qui se désagrège

Henry, David

HENRY – Caprices incontrôlés des vents, inondations, naufrages en plein été, ouragans. Les fleuves s’assèchent et les sapins meurent.

DAVID – La planète aujourd’hui court sur son orbite en piètre état de santé, ses lois élémentaires constamment contrariées. Nous nous comportons avec tant de mesquinerie et de grossièreté envers la nature! Tout travail à faire sur ce qui menace l’homme ne peut être éliminé sans être accompli.

HENRY – On spécule sur la force hydraulique comme si elle était le seul privilège accessible, mais il y a le vent, les marées, les vagues, et surtout le soleil. Pourquoi utiliser avec tant de parcimonie ce qui nous est offert avec tant de générosité ? Ces ingénieurs, politiciens et spéculateurs de tout acabit, qui se plaignent du manque d’énergies nouvelles, mais c’est la forme la plus grossière de déloyauté.

DAVID – Nos remèdes ne guérissent que bien peu de maux.

HENRY – Et combien y a-t-il de belles idées qui dorment parce qu’elles n’engendrent guère de profits monnayables?

DAVID – Oui. Les inventions les plus spectaculaires des temps modernes sont trop souvent une insulte à la nature. Il ne s’agit pas seulement de savoir réaliser les choses, il faudrait décider plus lucidement quelles choses doivent être vraiment réalisées. J’espère du moins que les mouvements sociaux d’aujourd’hui sont le signe d’une aspiration qui dépassera les satisfactions faciles.

HENRY – Peut-être que les générations à venir ne voudront plus habiter un monde qui se désagrège; la race humaine tout entière quittera la terre pour émigrer et s’installer sur une planète vacante.

DAVID, tentant de se raisonner – Ne pas désespérer ni se révolter. Il y a chez tout homme une certaine énergie divine, rarement mise à profit, une sorte de manivelle intérieure.

HENRY – Si nous pouvions mettre la main sur sa poignée!

 

Ils rient ensemble, bientôt rattrapés par le rire de Thoreau

 

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ÉPILOGUE

 

HENRY, au public en conférencier – Après deux ans, deux mois et deux jours, j’ai quitté Walden Pond le 6 septembre 1847 et n’y suis guère revenu depuis. Peut-être que si j’avais vécu là-bas plus longtemps, j’y aurais vécu pour toujours. Mais il faut y réfléchir à deux fois avant d’accepter ce genre de paradis. De cette vie simple et pauvre où jamais je ne me suis senti plus abondant, j’ai tiré une conférence, Economy, puis une autre La vie dans les bois et puis, Résistance au gouvernement civil et la vie sans principe, d’autres encore Teintes d’automne, Une promenade en hiver, La succession des arbres en forêt… Alors que j’évoquais, hier encore, ici même, les moyens innombrables d’accéder à des jours meilleurs, quelqu’un m’a interrompu en pleine conférence: «Des jours meilleurs… Pouvez-vous me donner une date?» et j’ai répondu, avec mon insolence coutumière : «et vous, êtes-vous prêt à contribuer à leur venue?»

 

Noir

 

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HENRY DAVID THOREAU

Quelques dates

12 juillet 1817 – Naissance de David Henry Thoreau à Concord (Massachusetts), fils de Cyntia Dunbar et de John Thoreau, frère de Helen (1812), John (1814) et Sofia (1819).

1822 – Première visite à l’étang de Walden avec sa grand-mère.

1836 – Fondation du Transcendantal Club dont la figure de proue est Ralph Waldo Emerson avec son essai Nature. Le jeune Thoreau est très vite intégré au mouvement transcendantaliste.

1837 – Diplômé de Harvard à titre de Bachelor of Art, il prononce son premier discours The Commercial Spirit of Modern Times lors de la cérémonie de remise des diplômes. Il entame la rédaction de son Journal, et inverse ses prénoms. Brève expérience d’enseignement à la Center School de Concord. Il démissionne après trois semaines refusant d’appliquer des châtiments corporels. Sa mère et ses sœurs fondent la Female Anti-Slavery Society.

1838 – Première conférence, Society, au Concord Lyceum. Il fonde une école privée avec son frère John.

1839 – Excursion sur les rivières Concord en Merrimack avec John sur un bateau qu’ils ont eux-mêmes construit. Source de son premier livre.

1840 – Création du Dial, mensuel transcendantaliste dont la première rédactrice en chef est la féministe Margaret Fuller. De nombreux textes de Thoreau y seront publiés. Il demande Ellen Sewall en mariage. Le père de la jeune femme refuse. Thoreau restera célibataire toute sa vie.

1841 – John gravement malade, leur école est fermée. Thoreau va vivre chez les Emerson où il reste deux ans comme jardinier et homme de confiance.

11 janvier 1842 – Décès de John. Première rencontre avec Nathaniel Hawthorne qui s’est installé à Concord.

1843 – Précepteur des enfants du frère d’Emerson à Staten Island. Il rencontre à New York Horace Greeley, fondateur du New York Tribune, qui l’aide à publier certains de ses travaux et qui devient son agent littéraire. Retour à Concord.

1844 – Il met accidentellement le feu dans les bois de Concord, 300 acres sont brûlés, ce qui accroît sa mauvaise réputation.

4 juillet 1845 – Il s’installe seul dans une petite maison de bois qu’il a construite avec ses amis au bord du lac Walden.

25 juillet 1846 – Thoreau passe une nuit en prison pour avoir refusé de payer certains impôts durant six ans pour protester contre l’esclavage et la guerre coloniale contre le Mexique. Libéré le lendemain, une de ses tantes ayant payé les arriérés. Première excursion dans le Maine avec le guide indien Louis Neptune. Deux autres suivront en 53 et 57 pour constituer le livre Les forêts du Maine, publié en 1864.

6 septembre 1847 – Il quitte définitivement sa maison au bord du lac Walden.

1847 – Conférence A history of myself. Pendant le voyage d’Emerson en Angleterre, il s’occupe de sa maison durant dix mois et se documente sur les Indiens d’Amérique (3000 pages de notes entre 1847 et 1861).

1848 – Conférence sur Les droits et les devoirs de l’individu face au gouvernement, qui deviendra La désobéissance civile. Au retour d’Emerson, il réintègre la pension de famille des Thoreau et travaille à la fois dans l’entreprise de crayons de son père, inventant un nouveau procédé graphite, et comme arpenteur, conférencier et peintre en bâtiment.

1849 – Publication à compte d’auteur de son premier livre, A week on the Concord and the Merrimack Rivers (Sept jours sur le fleuve, titre contemporain de la première traduction française parue en 2012). Échec et rachat de plus de 700 exemplaires à l’éditeur. Sa sœur Helen meurt de la tuberculose. Première expédition à Cape Cod avec William Ellery Channing, son grand compagnon de marche. Trois autres suivront en 50, 55 et 57, source de l’ouvrage Cape Cod, paru en 1865. Rencontre avec Harrison Blake source d’une riche correspondance. Exécuteur testamentaire, Blake publiera dès 1864 des extraits du Journal de Thoreau.

1850 – Retour à Cape Cod pour tenter de reconnaître les restes de Margaret Fuller et de sa famille (24 juillet), disparus dans un naufrage. Voyage au Québec avec Channing, source de l’ouvrage Un yankee au Canada, publié en 1866.

1851 – Conférence Marcher, article sur Melville et son Moby Dick. Actif dans la filière clandestine pour aider les esclaves noirs à gagner le Canada.

1852 – Conférences Marcher, La Vie sauvage et Une excursion au Canada qui est publiée dans le mensuel Putnam’s Monthly Magazine.

1853 – Seconde expédition dans le Maine et conférence Excursion au lac Mososehead. Il refuse de devenir membre de l’American Association pour l’Avancement des Sciences.

21 juillet 1854 – Virulente conférence anti-esclavagiste L’esclavage au Massachusetts publiée ensuite dans le Liberator de Boston et le New York Daily Tribune. Parution de Walden ou la vie dans les bois (12 août). Conférence, reprise de nombreuses fois en 1854, À quoi me sert-il qui deviendra ensuite À quoi sert-il? puis La vie sans principe.

1855 – Nouvelle excursion à Cape Cod et publication d’un premier essai sur le sujet dans The Putnam’s Monthly Magazine. Le jeune anglais Thomas Cholmondeley lui offre 44 livres orientaux dont il traduit et publie certains passages. Premiers symptômes de la tuberculose dont la trace remonte en réalité à 1835.

1856 – Rencontre Walt Whitman à Brooklyn.

1857 – Rencontre John Brown, leader abolitionniste qui sera exécuté. Dernier voyage dans les forêts du Maine avec Joe Polis, son guide indien.

1858 – Il explore les Whites Mountains dans le New Hampshire.

1859 – Mort de son père dont il reprend l’affaire. Arrestation de John Brown après l’attaque ratée de l’arsenal de Harpers Ferry (Virginia). Thoreau prononce son Plaidoyer pour John Brown et de nombreuses conférences.

1860 – En décembre, un sévère refroidissement se transforme en bronchite. Il publie sa conférence Les Derniers jours de John Brown.

1861 – Voyage au Minnesota, excursion au mont Monadnock, dans le New Hampshire avec Channing. Dernière visite en septembre à Walden. Le 3 novembre, il arrête la rédaction de son Journal pour préparer l’édition de ses œuvres, aidé par sa sœur Sofia.

1862 – Le 6 mai, il meurt de la tuberculose et est enterré le 9 à Concord.

1894 – Onze volumes d’écrits sont publiés chez Riverside.

1906 – Les Éditions Walden en vingt volumes récapitulent l’essentiel de ses travaux.

 

Le transcendantalisme

Quelques années après la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis (1776), le transcendantalisme, qui s’épanouit à Concord (Massachusetts) et en Nouvelle Angleterre, marque la volonté d’un groupe d’intellectuels américains de s’affranchir définitivement de la pensée anglaise pour affirmer la spécificité de la pensée américaine. La date de naissance officielle du mouvement est le 8 septembre 1836 avec la création du Transcendantal Club. Ralph Waldo Emerson en devient le chef de file. En réaction face à l’état général de la culture, de la religion et de la société de l’époque, c’est au Concord Lyceum, salle de conférence fondée en 1929, que les transcendantalistes pourront commencer à faire circuler leurs idées, ainsi que dans le mensuel The Dail (le Cadran) publié entre 1840 et 1844. Publié en 1836, l’essai Nature d’Emerson, est une sorte de Manifeste de la pensée transcendantaliste. Les transcendantalistes ont été de véritables pèlerins de la philosophie. Emerson comme Thoreau, Amos Bronson Ascott, William Ellery Channing, Benjamin Sanborn et un peu plus tard Walt Whitman faisaient des conférences panaméricaines. Emerson et Channing se sont rendus jusqu’en Europe.

Large et complexe, il serait difficile d’enfermer ce mouvement dans des schémas théoriques. Loin de se limiter à la réputation de rêveurs utopistes qui s’est accolée à eux après leur mort, ces penseurs sont aussi des réformateurs accordant une place prépondérante à l’éducation. Ouvertement abolitionnistes 20 ans avant la Guerre de Sécession, Alcott et Thoreau, devenant les premiers objecteurs de conscience américains, feront de la prison pour avoir refusé de payer certains impôts en guise de protestation contre l’esclavage et la guerre contre le Mexique. De là est né le concept de résistance passive qui a tant inspiré Gandhi. Parmi les transcendantalistes, certains tenteront également des expériences de vie communautaires inspirées des théories de Charles Fourier.

 

Les idées des transcendantalistes

Pour Emerson, comme pour Platon avant lui, les idées sont des perceptions, des réalités nées d’impressions sensorielles qui ne dissocient pas corps et esprit. L’être humain et la nature sont un tout indissociable. L’esprit divin présent en chaque chose, peut être révélé à chaque instant à l’esprit humain pourvu qu’il soit dans le juste état d’ouverture, de conscience et de perception. Il n’y a pas de dieu unique, il n’y a pas d’au-delà, tout est là et tout est divin. Penser par soi-même, vivre selon sa nature en agissant avec sincérité et en s’appliquant à sa tâche quelle que soit cette tâche, apprécier le prix des choses les plus simples de l’existence, privilégier le moment présent, constituer soi-même son étique de l’existence dans le respect de ce qui nous est donné, par la nature ou par sa propre personnalité, lutter contre les idées reçues, le conformisme, les dogmes et l’injustice sociale sont les principes dictés par les lois ou les forces de la Nature qui doivent s’imposer et exigent le plus absolu respect.

Le transcendantalisme n’est pas un mouvement religieux, même si les dimensions religieuses y abondent et que les transcendantalistes témoignent souvent d’une grande ferveur. Leur vision est davantage panthéiste en ce qu’ils ne reconnaissent d’autres principes que ceux émanant de la Nature. Ils se rapprochent des religions et philosophies orientales (Bouddhisme, Confucianisme, Taoisme), dans le respect qui les attache au moindre aspect de la création. Rejoignant la pensée Bouddhiste qu’il avait fait connaître à Thoreau, Emerson affirme : «Rien en dehors de toi-même ne peut t’apporter la paix».

 

Postérité du transcendantalisme

Le mouvement qui, sous sa forme originelle, s’est éteint naturellement à la mort de ses premiers membres, a dérivé en Amérique à cause d’un excès de dogmatismes qui a contribué à l’échec de la plupart des expériences communautaires progressistes fondées par Lane, Alcott et d’autres. Le fanatisme de certains de ses sympathisants achèvera de le discréditer. En dormance au début du XXe siècle, malgré des résurgences régulières dues au puissant attrait de l’œuvre de Thoreau, l’utopie transcendantaliste va profondément inspirer les grands réformateurs des années 30-50 tels Gandhi et Luther King, puis la Beat Generation dans les années 60 (Kerouak, Ginsberg, Burroughs…), puis les hippies dans les années 70. Mais c’est davantage chez les adeptes de la simplicité volontaire d’aujourd’hui qu’on peut faire d’étroits rapprochements avec ce mouvement d’avant-hier. Chez Thoreau surtout, sa réflexion englobe chaque aspect de la vie quotidienne : l’alimentation (végétarisme), le travail, le logement, les déplacements, le réemploi, les vêtements. Et aussi la préférence marquée pour la lenteur plutôt que la vitesse et l’affranchissement aux lois du marché, la limitation drastique des besoins à l’essentiel. Pierre Dansereau, fervent admirateur de Thoreau, parlait dans les années 70 de joyeuse austérité. L’américain Stanley Cavell redonne lui aussi vigueur aux thèmes transcendantalistes, non seulement dans sa lecture de Thoreau et d’Emerson, dont il restitue la pertinence philosophique, mais aussi dans toute une dimension de la vie morale et politique qu’il appelle le perfectionnisme et qu’il voit à l’œuvre également dans la philosophie continentale. Aujourd’hui, le Transcendantalisme connaît une véritable renaissance, véhiculant des idées qui sont essentielles aux philosophes, aux écrivains, aux artistes et aux militants naturalistes et écologiques du XXe et du XXIe siècle prônant la décroissance et le respect de l’environnement, tels David Suzuki, Yann Arthus Bertrand, Michel Onfray, Steven Guilbault, ou Christian Bobin.

 

Quelques transcendantalistes

Ralph Waldo Emerson (1803-1882)

Figure de proue du mouvement transcendantaliste dont son essai Nature devient le manifeste,  pasteur unitarien puis philosophe, poète, conférencier et essayiste, il est le tout premier grand intellectuel public des États-Unis. Mentor, puis ami très intime de Thoreau à qui il confiera plus d’une fois sa famille lors de ses voyages en Europe, les deux hommes entretiennent une relation plus distante à partir de la publication de Walden en 1854. Emerson, extrêmement affecté par la disparition de son ami, publiera cependant un très vibrant hommage au défunt. Remettant en cause le dogme du christianisme, résolument tourné vers un avenir différent du passé, Emerson croit en l’Ame supérieure inspirée du brahmanisme et du soufisme et prône un anticonformisme religieux se basant sur l’expérience personnelle et un retour à la Nature à contre-courant d’une Amérique qui s’industrialise à grande vitesse. Cependant, les œuvres de Thoreau ont mieux résisté au temps que celles d’Emerson.

William Ellery Channing (1818-1901)

Poète transcendantaliste, Channing est un exemple pour Thoreau avant de devenir un ami très proche. Ainsi, en 1839, préfigurant l’expérience de Thoreau à Walden, il vit quelques mois dans une cabane qu’il a construite du côté de Woodstock en Illinois. Époux d’Ellen Fuller, la plus jeune soeur de Margaret Fuller, et bientôt père de cinq enfants, il se sépare de sa famille dans les années 44, 45 et vit une vie errante, plus radicale encore que celle de Thoreau et qui le conduit jusqu’en Europe. Il subvient à ses besoins en coupant du bois et en travaillant à la rédaction de divers journaux, mais, n’ayant aucun travail fixe, il se trouve toujours disponible lorsque Thoreau lui propose un excursion. Thoreau qualifiait son style littéraire de «sublimo-négligé». C’est Channing qui publiera, en 1873, la première biographie de l’auteur de Walden. Mort le 23 décembre 1901 à Concord, il est enterré juste en face de son ami Thoreau.

Margaret Fuller (1810-1850)

Née dans une famille d’obédience unitarienne, Margaret Fuller est une des femmes les plus exceptionnelles de son époque. Brillante étudiante de Harvard, elle est d’abord enseignante, puis elle devient l’amie de Ralph Waldo Emerson et participe au mouvement transcendantaliste en devenant rédactrice en chef du Dial de 1840 à 1842. Première femme à travailler dans l’équipe d’un grand journal, elle entre au New York Tribune de Horace Greeley comme critique littéraire en 1844. Elle publie en 1845, La femme au XIXe siècle, tout premier grand manifeste américain de la condition féminine. Sa vie prend une dimension romanesque et tragique alors qu’elle est envoyée en Europe à titre de correspondante étrangère. Elle y rencontre notamment Carlyle et George Sand, Chopin mais surtout, en Italie, le révolutionnaire italien Giovanni Ossoli, avec lequel elle se marie en 1847 et dont elle a un fils. Le couple participe alors à la révolution menée par Giuseppe Mazzini pour établir la République romaine en 1849. Margaret envoie les chroniques du combat à son journal à New-York. Après l’échec du mouvement, en revenant d’Italie, non loin des côtes américaines, elle meurt noyée dans un naufrage ainsi que son mari et son fils. Chargé par Emerson d’aller tenter de retrouver les corps et certains effets personnels, Thoreau, très affecté, ne retrouvera quasiment rien.

Benjamin Francklin Sanborn (1831-1917)

Diplômé de Harvard en 1855, journaliste américain, auteur et réformateur, Sanborn est le fondateur, en 1865, de l’Association Américaine des Sciences Sociales et s’intéresse au sort des enfants et des gens souffrant de maladies mentales. Actif dans les milieux abolitionnistes, il aide au financement des activités de John Brown, qui sera arrêté et pendu et dont Thoreau fera un vibrant plaidoyer. Devenant vers la fin de sa vie le biographe des grandes figures du transcendantalisme, il publie des vies de Channing, Emerson, Alcott et Thoreau dont il fera éditer cinq volumes de manuscrits pour la Société Bibliophile de Boston.

Amos Bronson Alcott (1799-1888)

Professeur, écrivain et réformateur américain. N’ayant pas pu faire des études poussées, il  tente d’ouvrir l’éducation au plus grand nombre et crée, en 1834, une école alternative où il prône des méthodes pédagogiques très modernes dont s’inspirera Thoreau lors de la création de sa propre école avec son frère John en 1838. Membre du Transcendental Club, il s’installe à Concord en 1840. En 1843, il fonde avec Charles Lane la communauté agricole utopique socialiste de «Fruitlands». Très lié à Thoreau sur lequel il exerce une forte influence, abolitionniste convaincu et pionnier de la non-violence, trois ans avant l’auteur de la Désobéissance civile, il refuse de payer ses impôts pour protester contre l’esclavagisme et la guerre contre le Mexique, et il est emprisonné. Avec Thoreau, ils sont les principaux soutiens moraux et financiers du Capitaine John Brown, et aident des esclaves à fuir par le «Chemin de fer souterrain». Marié à Abby May en 1830 et père de quatre filles, dont la seconde, Louisa May est l’auteure célèbre des Quatre fille du docteur March (Little woman, 1868).

EXTRAITS
REVUE DE PRESSE

LE DEVOIR – Alexandre Cadieux – 6 mars 2013 – Quel bel objet ! Ouvragé et raffiné, avec la pointe de robustesse nécessaire pour faire miroiter toutes les facettes de son sujet. Denis Lavalou s’est livré à un travail d’orfèvre pour mener à bien une proposition théâtrale inspirée des écrits de l’important essayiste et poète américain Henry David Thoreau. […] Trois déclinaisons du géant littéraire habitent l’espace scénique, interprétées par trois comédiens dont on joue de la grande ressemblance physique. Entre eux se développe un dialogue qui n’est rien de moins que de la pensée à l’oeuvre, avec ses tâtonnements, ses nuances et ses contradictions. […] Rarement aurai-je vu la technologie évoquer la nature avec une telle grâce. Les images vidéo de Frédéric Saint-Hilaire habillent la scénographie de Cédric Lord pour suggérer la forêt, le lac, la cabane dans une stylisation du meilleur effet. Les personnages s’y nourrissent et s’y baignent, s’y promènent, fendent le bois, s’indignent. Tout devient prétexte à discourir, à tenter d’imaginer en des termes simples une vie meilleure et plus vertueuse. Le tour de force de Denis Lavalou, ici arrangeur textuel, metteur en scène et acteur, reste d’avoir opéré la juste synthèse théâtrale entre contemplation et réflexion. L’expérience demande, convenons-en, une certaine qualité d’écoute, non pas à cause de la complexité du texte – l’écriture de Thoreau étant fort accessible – mais bien parce que les enjeux s’avèrent ici philosophiques et non pas dramatiques. Pour qui ne dispose pas de plusieurs mois pour vivre et réfléchir en solitaire, cette courte halte hors des murs de nos vies à toute vitesse se savoure dans la plénitude.

 

VOIR.CA – Elsa Pépin – 2 mars 2013 – Réfugié dans une nature plus juste et éclairante que la société, Thoreau trouve une superbe incarnation dans Les hivers de grâce, une adaptation théâtrale de ses œuvres signée Denis Lavalou. Les spectacles créés à partir d’œuvres littéraires ont l’avantage de nous rendre ces paroles vivantes et de nous donner peut-être envie d’aller lire plus en profondeur les auteurs. Maître de cet art, Denis Lavalou réussit cela avec Les hivers de grâce, une création inspirée des écrits et de la vie du philosophe américain Henry David Thoreau. […] Solides et nuancés, les trois comédiens conversent entre eux comme trois parties d’une même âme qui se remet en question, doute et poétise, tantôt lucide, tantôt inquiète, valsant de la grâce à l’affliction, appelée à résoudre les grands problèmes de l’humanité dans la solitude des bois. […] Suivant le défilé des saisons au rythme d’une nature joliment suggérée par la superbe scénographie de Cédric Lord, les lumières de Stéphane Ménigot et les projections organiques de Frédéric Saint-Hilaire, ce philosophe revendique les modèles de l’Antiquité, mais interroge aussi ceux de son temps. […] Ode à la différence et à la résistance, ce collage de textes rend honneur à la beauté des textes de ce militant pacifiste, esprit lumineux et inspirant.

 

LA PRESSE – Luc Boulanger Publié le 01 mars 2013 à 09h20 – Denis Lavalou fréquente depuis plus de deux ans l’oeuvre du libre-penseur Henry David Thoreau. Avec raison. Cent cinquante ans après la mort du philosophe de la tuberculose à 44 ans, on constate à quel point ses réflexions sur la société nord-américaine demeurent d’actualité. […] La scénographie de Cédric Lord est magnifique (elle rappelle les images végétales du photographe Roberto Pellegrinuzzi). Les projections réalisées par Frédéric Saint-Hilaire, représentant la nature changeante au fil des saisons, sont aussi très belles.

 

INFO CULTURE 28 janvier 2013 – […] On ne peut que saluer les performances soutenues et touchantes des acteurs. Secondés par des effets techniques visuels et sonores réussis, les acteurs ont la tâche de personnifier non pas Thoreau lui-même mais son esprit, son dialogue intérieur. Gestes synchronisés, costumes semblables, les trois voix intérieures monologuent, réfléchissent, se rebellent, s’émeuvent et s’indignent via les textes de Thoreau.[…] Pièce intense, d’une densité peut-être difficile à soutenir jusqu’à la fin pour certains, on ne se lasse pourtant pas d’entendre les mots de Thoreau qui sonnent si juste encore, même 150 ans plus tard. Cet hommage de Denis Lavalou à l’homme qu’il admire n’a pas subi d’édulcoration pour la rendre tout public ce qui lui donne une qualité hors-norme que lui reconnaîtra le public à qui il s’adresse. Il faut aimer les mots et leur sens, il faut qu’il se mette à leur écoute et le spectateur sentira leur profond écho en lui.

 

Planète Québec – Jocelyne Tourangeau – Ce n’est pas une mince tâche que d’être trois à représenter le même personnage mais Denis Lavalou, Jean-François Blanchard et Marcel Pomerlo sont à la hauteur du défi, mettant leur talent au service des textes, Chacun brillant à son tour. Les textes sont si bien rendus qu’on a tout simplement envie de se pencher davantage sur les écrits de Thoreau à la fin de la représentation. C’est une mise en scène inspirée que nous présente Denis Lavalou pour donner vie aux réflexions de Thoreau.

 

Paroles de spectateurs

 

René Cormier, Directeur artistique festival Zones théâtrales

Cher Denis,

Je tiens à vous remercier sincèrement pour le magnifique spectacle et je m’excuse de ne pas avoir communiqué avec vous plus tôt pour vous transmettre mes remerciements. Avant la représentation, j’étais curieux de voir comment votre texte allait s’incarner sur scène, or ce questionnement a très vite disparu car j’ai été capté dès le début par la force de votre interprétation et la poésie qui se dégageait de la proposition scénographique. Je vous remercie encore une fois de m’avoir invité et il me fera plaisir de suivre votre démarche artistique très inspirante.

 

Josée Bilodeau, auteure, journaliste – 28 février 22:38

Bonsoir Denis,

Je rentre tout juste de tes Hivers de grâce. Merci pour ce travail d’orfèvre, pour nous livrer si bien cette parole nécessaire et combien pertinente encore. Un moment précieux de ma saison. Je vous souhaite une salle pleine, tous les soirs. Josée

CALENDRIER

Création Usine C, Montréal QC Canada – 26 février au 18 mars 2013

Offert en diffusion à partir du printemps 2020