« NOTRE ADRÉNALINE, C'EST LES MOTS »

« L’ÉTONNEMENT EST MON SENTIMENT FONDAMENTAL DU MONDE. À LE CONTEMPLER, JE ME SENS PRIS D’UNE CERTAINE DOULEUR, D’UN DÉCHIREMENT. CETTE DOULEUR ELLE-MÊME M’ÉTONNE ; CE DÉCHIREMENT LUI-MÊME ME PLONGE DANS L’ÉTRANGE. INFINIMENT SURPRIS QUE DES CHOSES EXISTENT, ET DES ÉVÉNEMENTS ET DES PASSIONS, ET DES COULEURS ET DES DOULEURS ET DE LA NUIT ET DU JOUR POURTANT PRÉCAIRES, TRANSPARENTS, INSAISISSABLES ; FRUITS DU NÉANT
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ET TOUTES CES FIGURES QUI BOUGENT S’ENTRE-HEURTENT POUR SE DÉTRUIRE RÉCIPROQUEMENT. JE REGARDE AUTOUR DE MOI, JE REGARDE EN MOI, JE MURMURE : CE N’EST PAS POSSIBLE, CELA EST TROP INVRAISEMBLABLE, CE N’EST PAS VRAI, CELA NE PEUT PAS DURER. CELA NE DURERA PAS, EN EFFET...»

Eugène Ionesco