IMAGINER LE MONDE, C'EST PARTICIPER À SA PERPÉTUELLE RECRÉATION
Création
Cédric Dorier
David Gauchard
Denis Lavalou
Avec
Cédric Dorier Giordano de 14 à 38 ans
Denis Lavalou Giordano de 38 à 52 ans
Texte Denis Lavalou
Mise en jeu David Gauchard
Collaboratrice artistique Laure Hirsig
Scénographie David Gauchard & Jonas Bühler
Musique & univers sonore Antoine Bédard
Viole de Gambe Susie Napper
Percussions Corinne René
Lumière Jonas Bühler
Costumes Amandine Rutschmann
Régie générale Émile Schaer
Communications, presse Sandrine Galtier-Gauthey
Direction technique Mikaël Rochat
Technicien plateau Luca Manco
Accessoires feu Marcel Frei – Métal en folie
Direction de production Marion Houriet – Minuit Pile avec Loïc Kuttruff
Photos Guillaume Perret
Le texte de GIORDANO est publié aux Éditions BSN Press (Giuseppe Merrone, Lausanne)
Giordano, c’est le témoignage sincère, passionné et sans filtre d’un lanceur d’alerte du 16e siècle, Giordano Bruno, passible de la peine de mort pour avoir exprimé haut et fort sa vision révolutionnaire de l’univers, rêvant de réconcilier tous les humains entre eux en les faisant converger vers une même vision naturelle, holistique et émouvante du Plus-grand-que-soi.
L’histoire se vit dans le temps présent. Nous suivons cet homme depuis sa prime jeunesse jusqu’à 52 ans, âge qu’il avait atteint lors de son exécution. Formé chez les Dominicains de Naples, génie universel méconnu, chaînon ignoré entre Copernic et Galilée, envoyé au bûcher par l’inquisition romaine pour avoir osé remettre en question les fondamentaux du dogme catholique, mais plus généralement la vision archaïque du monde vu par ses contemporains, Giordano Bruno, jeune et vieux, se raconte. C’est le témoignage sincère, passionné et sans filtre d’un dissident passible de la peine de mort pour avoir exprimé haut et fort sa vision révolutionnaire de l’univers et de la place de l’être humain au sein de l’infini.
« Une philosophie nouvelle qui ouvre les sens, contente l’esprit, magnifie l’intellect et reconduit l’homme à la vraie béatitude qu’il peut posséder en tant qu’homme. […] Elle libère les plaisirs des soucis du jour comme du sentiment aveugle des douleurs ; elle le fait jouir de l’être présent, sans plus craindre ni espérer du futur. »
C’est ainsi que Giordano Bruno dans son livre L’infini, l’univers et les mondes décrit son programme philosophique ; ne dirait-on pas le conseil d’un Thích Nhất Hạnh ou d’un Bruno Latour contemporain ?
Imiter les bouffons du Moyen Âge, en flagellant l’autorité et en faisant respecter la dignité des opprimés. Dario Fo
Équilibriste s’il en est, nous avons souhaité établir une filiation entre le travail de ce « Réveilleur », ainsi qu’il se nomme lui-même, et l’art des jongleurs, des « raconteurs d’histoires italiens », ceux de la Renaissance et ceux d’aujourd’hui. Inspirés par son esthétique scénique dépouillée inversement propor-tionnelle à la faconde et l’inventivité de ses interprètes, c’est à Dario Fo que nous avons pensé dans notre désir de présenter le personnage dans toute sa fantaisie et sa présence charnelle, et pas seulement dans ses idées et ses exigences réformistes.
Écrin idéal pour découvrir la trajectoire de vie infinie de ce grand défenseur de l’héliocentrisme, David Gauchard a inscrit le conteur dans les arêtes d’un cube évoquant les célèbres tableaux du peintre anglais Francis Bacon. Symbole du point de rencontre entre l’Homme et le Principe supérieur, cet espace géométrique très dessiné, complété par une scénographie de lumière signée Jonas Bü¨hler, constitue à la fois la tribune, le petit auditorium, le castelet du conteur, mais aussi la prison où il est demeuré si longtemps enfermé. Faisant vivre le dedans comme le dehors du cube, portés par la musique du compositeur québécois Antoine Bédard, aux compositions électroniques elles aussi minimalistes et atmosphériques, colorées par la viole de gambe, des percussions et les différents sons de cloches qui sonnaient à feux et à sang partout en Europe à cette époque, nous suivons le personnage dans toutes ses pérégrinations, de Naples à Rome, en passant par la Suisse, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Bohème et Venise d’une façon vivante et, espérons-le, haletante.
« J’ai découvert l’identité de toutes les religions, et donc je n’en remets aucune en doute, car la divinité m’apparaît en toute chose, du grain de sable à l’étoile la plus éloignée, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. »
Nous souhaitons, par ce spectacle, rendre justice à un grand oublié de l’histoire des sciences et de la pensée, partageant son rêve de réconcilier tous les humains entre eux, en les faisant converger vers une même vision naturelle, holistique et sensitive du Plus-grand-que-soi, parce qu’ « imaginer le monde, c’est participer à sa perpétuelle recréation. »
Cédric Dorier, David Gauchard et Denis Lavalou
novembre 2023
REVUE DE PRESSE 2023–2024
T T T – Coup de cœur du OFF, GIORDANO de Denis Lavalou — Un homme fait face à la mort à laquelle l’ont condamné ses pairs parce qu’il était un penseur libre. Nous sommes à Rome, le 17 février 1600, et Giordano Bruno (1548-1600), le moine dominicain devenu philosophe, s’adresse à nous avant que le bûcher de l’Inquisition ne l’asphyxie. Silhouette sèche et visage habité dans son sweat marine ajusté, Denis Lavalou (également auteur du texte) raconte cette fin de XVIᵉ siècle où l’intolérance religieuse a sévi malgré le renouveau de l’art et des découvertes scientifiques. Au fil de ce spectacle mis en scène par David Gauchard, cet ancien monde ravagé par le dogmatisme ressurgit à travers le destin de Giordano Bruno. À travers son histoire intime, intellectuelle et spirituelle, ici dépliée en profondeur, où tranche surtout l’ostracisme subi dans les universités, protestantes comme catholiques, d’Europe. À l’intérieur d’un cube de tubulures métalliques, ce lecteur du philosophe Érasme et du scientifique Nicolas Copernic (lesquels n’étaient pas en odeur de sainteté dans la papauté) semble parcourir le monde avec autant d’endurance que de clairvoyance. Il observe le lien des hommes avec la nature, déjouant avant l’heure l’humano-centrisme au profit d’une conception du « vivant » dans laquelle se retrouvent certains penseurs d’aujourd’hui. Le vieil acteur qui a laissé la place au plus jeune (Cédric Dorier) pour incarner la quête du pèlerin solitaire revient, à la fin, rendre compte de son martyre dans une dimension qui confine à la grâce. Celle du théâtre comme du mystère de la vie. — Emmanuelle Bouchez, TÉLÉRAMA (France, 15 juillet 2024)
David Gauchard, Cédric Dorier et Denis Lavalou révèlent au présent du théâtre la pensée de Giordano Bruno (1548-1600), remarquablement libre, audacieuse et empirique. Le spectacle rend justice avec finesse et maîtrise à un penseur visionnaire, condamné au bûcher par l’inquisition. « Mes livres, c’est mon corps, mon immortalité. » affirme Giordano Bruno, né en 1548 dans un village au pied du Vésuve, mort brûlé vif le 17 février 1600 par le Saint-Office pour ses thèses hérétiques, après avoir été emprisonné sept ans par l’inquisition romaine. Fabriqué ici et maintenant en s’appuyant sur le corpus d’écrits nourris par une phénoménale liberté de pensée, cette pièce de théâtre redonne à sa manière vigueur et visibilité à l’immortalité de son esprit, quoique Bruno demeure moins célèbre que Galilée ou Copernic. Témoignage à la première personne, l’adresse au public sobre et précise se joue au présent, célébrant la jouissance de la pensée et de l’observation empirique, l’aplomb de la vérité et de l’audace intellectuelle. Quelle révolution de reconnaître l’infinité de l’univers, de penser une éthique universelle, de célébrer et observer l’organisation du vivant… « La loi des lois, c’est la fluctuation, la relativité », énonce-t-il, visionnaire.
Au présent du théâtre, éloge de la liberté de pensée
Le récit retraverse la vie du moine dominicain devenu pérégrin parcourant l’Europe en proie aux guerres de religion, menacé par toutes les inquisitions – catholique évidemment, mais aussi calviniste, anglicane et luthérienne. Parfois le public se fait assemblée d’un amphithéâtre d’université, foule entourant le bûcher, membres du tribunal de l’inquisition… Giordano Bruno rencontre lors de scènes bienvenues le roi français Henri III, Elisabeth 1ère d’Angleterre et le jeune astrophysicien allemand Johannes Kepler. Sur un plateau nu dénué d’éléments historiques, structuré par les arêtes d’un cube, deux comédiens l’interprètent avec talent : l’un jeune, Cédric Dorier, l’autre plus âgé, Denis Lavalou, qui signe aussi le texte. La mise en scène maîtrisée de David Gauchard fait résonner les mots puissants au présent du théâtre, dans une actualité atemporelle qui transcende les contextes historiques. Contre l’obscurantisme, le fatalisme et les fanatismes, Giordano s’élève et ouvre les esprits. Agnès Santi, La TERRASSE (14 juillet 2024 )
« À l’Oriental de Vevey, un récit envoûtant retrace le parcours d’un très brillant lanceur d’alerte de la Renaissance, Giordano Bruno, mort sur le bûcher. — Nous le voyons jeune, interprété par Cédric Dorier, puis plus âgé (joué par Denis Lavalou). Un parti pris qui fonctionne très bien: Cédric Dorier excelle à rendre cet être plein de vitalité juvénile, ce moine défroqué qui dévore la vie, par l’intensité de sa présence, et son jeu habile jusqu’au bout des doigts. Denis Lavalou (qui signe le texte) apporte lui une touche de profondeur et de mélancolie à cet homme qui va se heurter sans cesse, de plein fouet, à toutes les institutions qui constituent l’univers académique, politique et religieux de la Renaissance, jusqu’à sa fin annoncée. […] On peut s’adonner pleinement au plaisir du jeu, des yeux et de l’esprit — écouter la langue de Giordano Bruno donne l’envie de se plonger dans ses écrits. […] Avec un désir unanime de réanimer la mémoire de ce « réveilleur » d’esprit que fut Giordano Bruno, de mettre en évidence la modernité de ses paroles et de sa démarche, tout en laissant la place à la beauté renversante de l’intelligence ». Isabelle Carceles, LE COURRIER (Suisse), 7 novembre 2023
« Giordano, passionnément — Scientifique, théologien et philosophe de la Renaissance italienne, Giordano Bruno est tombé dans l’oubli, avant d’être redécouvert au 19e siècle. Passionné par ce personnage, un dramaturge en a fait le sujet d’une imposante recherche et d’une remarquable pièce de théâtre. Au départ, il y a un livre, qu’un homme de théâtre trouve par hasard à la librairie Port de tête à Montréal, en 2016. L’homme incendié de Serge Filipini. Le titre lui plait, il l’achète. On a tous fait ça, acheter un livre parce qu’on en aime le titre. Il le lit. C’est l’histoire de Giordano Bruno. Subjugué, il décide d’en faire une adaptation. […] Il contacte l’auteur, qui l’encourage. Il replonge dans le livre. Plutôt un roman qu’une biographie. Ça ne lui suffit pas, l’homme de théâtre cherche ailleurs, cherche plus loin, il veut tout savoir de ce Giordano. Parce que, désormais, il l’appelle par son prénom. […] « J’ai passé six mois à Rome, seul, j’ai eu le temps de lire », dit-il. Il lit tout. Tout ce qui concerne Giordano Bruno, de près ou de loin. Et de là, vient une évidence : c’est SON Giordano qu’il veut raconter. […] Ses fidèles complices de théâtre viennent à la rescousse. Qui tentent de l’aider, de le guider dans ce chemin ardu qu’il s’est choisi. Un comédien, un metteur en scène et scénographe, des coproducteurs français et suisses, partenaires de l’aventure, le mettent sur les rails. Son Giordano, il veut en faire un personnage vivant, actuel, présent. Quelqu’un qui a senti le monde, qui a lutté contre la fonction de la religion. Ne sommes-nous pas en pleine(s) guerre(s) de religion ? Bolsonaro élu par les Évangélistes, Erdogan qui remet le Coran dans la constitution de la Turquie, Poutine de mèche avec les orthodoxes dans l’invasion de l’Ukraine, Israël et le Hamas… […] À force de travail, la forme définitive s’impose, le texte se partage entre deux personnages, l’un interprétant la jeunesse de Giordano, et l’autre, son âge mûr. En juin 2023, à Montréal, deux semaines de répétitions et une lecture à l’Institut culturel italien confirment ce choix. Cet homme, ce passionné, ce fou, c’est Denis Lavalou. […] J’ai vu Giordano, le 3 novembre 2023 à Vevey. Je souhaite au public québécois de voir un jour un spectacle aussi intelligent, aussi bouleversant, aussi maîtrisé que celui-ci ». Michelle Chanonat Revue de théâtre JEU Québec, juin 2024
« Courez applaudir, en création au Théâtre Oriental-Vevey, puis en tournée en Suisse romande et à l’étranger, un spectacle petite forme magistral, transcendant, incontournable — « Giordano », fruit d’une co-production réunissant trois compagnies. […] L’histoire se fait entendre, on la cueille avec ses dissonances et sa fièvre. Denis Lavalou, à qui l’on doit le texte de ce spectacle et Cédric Dorier développent un jeu fiévreux, partition romanesque d’un personnage qui ne l’est pas moins dans sa chevauchée à travers l’Europe, de Naples au nord de l’Italie en passant par la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Bohême et la Suisse où il débattra du calvinisme, s’efforçant à chaque fois de propager ses idées révolutionnaires. C’est dire la dimension holistique de ce travail théâtral exigeant, connaissance poétique d’une démarche philosophique, une manière ardente de témoigner du combat d’un dissident. [..] Un souffle, une révélation. » BLOG de Patrick Ferla, journaliste, Président du Prix du public de la RTS (Suisse), 3 novembre 2023
« Brûlé vif pour hérésie, le philosophe Giordano Bruno ressuscite à Vevey — Tandis que Cédric Dorier, bras en croix, joue le gisant, flanqué de deux seaux qui crachent leur feu, Denis Lavalou abolit, dans une ultime tirade, les contours de ce XVIe siècle sanglant. Il embrasse la lumière, celle que ses pupilles réverbèrent. Dans sa bouche, « la valse des matières». Et l’espoir que d’autres temps adviennent. Un instant, Giordano est ressuscité. » Alexandre Demidoff, LE TEMPS (Suisse), 9 novembre 2023
« Du théâtre pour une biographie? C’est le défi qu’a relevé le dramaturge Denis Lavalou pour éclairer la figure du personnage historique de Giordano Bruno (1548-1600). Il en résulte une pièce minimaliste, mettant pour l’essentiel en scène Giordano Bruno jeune ou vieux, sur le bûcher qui scelle son destin. Intitulée « Giordano » d’une manière sobre et familière, ce titre sous la forme d’un seul prénom force la familiarité avec un personnage dont le nom dit peut-être quelque chose aux uns et aux autres, mais dont l’apport historique, scientifique et religieux a sans doute été oublié. Il suffit cependant de vingt-cinq séquences pour que, aux yeux du public du spectacle comme à ceux du lecteur du script de la pièce, le personnage apparaisse soudain familier. […] La pièce que Denis Lavalou a consacrée à Giordano Bruno offre ainsi à toute personne qui apprécie le théâtre l’occasion de découvrir, de manière synthétique, un personnage qui s’avère fascinant en définitive, tant par sa vie que par la modernité subversive, pour son temps (fin du seizième siècle) de ses idées ». Le billet de Daniel Fattore suite à la parution de «Giordano», un texte publié aux Éditions BSN Press, Lausanne (Suisse, octobre 2023).
« À L’Oriental-Vevey : Un philosophe solaire brûle les planches — Se saisir de la figure de Giordano Bruno, frère dominicain du XVIe, libre-penseur condamné au bûcher par le Saint-Office, pour lui donner sur scène une consistance non seulement biographique mais aussi philosophique, n’allait pas de soi. Dans une mise en jeu de David Gauchard, Cédric Dorier et Denis Lavalou relèvent le défi avec superbe. L’évocation d’un personnage historique inciterait aujourd’hui plutôt à une adaptation cinématographique. Mais, après avoir vu la première de «Giordano» à l’Oriental de Vevey, il paraît difficile d’imaginer sur écran une aussi belle dynamique accordée au parcours historique et intellectuel d’un homme qui fut capable d’abattre les préjugés de toutes sortes, qu’ils soient scientifiques, moraux ou théologiques. […] Une réflexion qui ne manque pas de cœur et un très beau moment d’intensité théâtrale ». Boris Senff, 24 Heures (Suisse), 3 novembre 2023
Hiver-printemps 2019 — Pour l’écriture du spectacle Denis Lavalou a bénéficié d’une résidence de création de six mois au studio du Québec à Rome, assorti d’une bourse de subsistance du Conseil des arts et des Lettres du Québec
Nov. 2020 — Premier laboratoire de création, Oriental/Vevey, Suisse
Janv. 2022 — Second laboratoire de création, Oriental/Vevey, Suisse
28 janv. au 1er fév. 24 — Résidence de création théâtre et médiathèque de Saint-Lô, France
2 février 2024 — Sortie de résidence Saint-Lô : lecture et présentation de la production
12 au 23 juin 23 — Résidence de création et spectacle lecture le jeudi 22 juin à 18h30 à l’Institut italien de la culture, Montréal Qc, Canada
1er au 12 nov. 23 — Création Oriental/Vevey, Suisse, dix représentations
17 et 18 nov. 23 — Trois spectacles lectures, Nuit de la philosophie, Maison du récit, Lausanne, Suisse
29 et 30 nov. 23 — Trois représentations à Nuithonie, Villars-sur-Glâne, Suisse
5 au 10 mars 24 — Six représentations au théâtre 2.21 de Lausanne, Suisse
29 juin au 20 juil. 24 — Dix-neuf représentations Espace Saint-Martial Festival d’Avignon off
29 nov. au 8 déc. 24 — Huit représentations au Bateau-Lune, Cheseaux, Suisse
2025 et svtes — Poursuite de la diffusion dans les trois pays coproducteurs