« On n’aurait jamais dû mélanger, nous mélanger, tout mélanger, maintenant c’est le bazar. Dans ma tête, je n’entends que du bruit, mais je me rappelle maintenant, je me rappelle parfaitement, je suis un lâche. »
MISE EN SCÈNE Denis Lavalou avec la collaboration de Cédric Dorier
TEXTE Denis Lavalou d’après le roman éponyme de Javier Gutiérrez*
SAISON DE CRÉATION 2017 – 2018
GENRE spectacle théâtral, visuel et musical
PUBLIC tout public dès 14 ans
DURÉE 1h25
AVEC Jean-François Blanchard (le Psy), Manon De Pauw (la Serveuse),
Cédric Dorier (Polo), Joëlle Fontannaz (Gabi), Hubert Proulx (Nathan),
Inès Talbi (Bianca)
MUSICIENS LIVE Jérémi Roy (basse) Daniel Baillargeon (guitares, clavier)
Marc-Olivier Savoy ou William Côté (batterie)
SCÉNOGRAPHIE Denis Lavalou
ASS. MISE EN SCÈNE & RÉGIE Camille Robillard
IMAGES Manon De Pauw
DIRECTION MUSICALE Jérémi Roy (Groupe Chienvoler)
DESIGN SONORE Julien Éclancher
LUMIÈRE Stéphane Ménigot
COSTUMES, ASS. SCÉNO. Marianne Thériault
CONSEILLÈRE DRAMATURGIE Marie-Josée Gauthier
MAQUILLAGES, COIFFURES Katrine Zingg
RÉGIE SON (CANADA) François Thibault
RÉGIE SON (EUROPE) Jérémy Conne
DIRECTION PROD. CRÉATION Kévin Bergeron
CRÉDIT PHOTO PORTRAIT Jean Scheim
CRÉDIT PHOTO SPECTACLE Robert Etcheverry
VIDÉO SPECTACLE Patrick Luisier
CONSTRUCTION DÉCOR Serge Perret
* UN BUEN CHICO (Un si gentil garçon) de Javier Gutiérrez est paru en 2012 en Espagne aux éditions Mondadori et a été traduit en français par Isabelle Gugnon pour les éditions AUTREMENT en 2013.
DIRECTION TECHNIQUE & DE TOURNÉE Camille Robillard
DIRECTION ADMINISTRATIVE (CANADA) Denis Lavalou
DIRECTION ADMINISTRATIVE (SUISSE) Cristina Martinoni
COPRODUCTION Théâtre Complice (Montréal, QC, Canada)
Cie Les Célébrants (Lausanne, Suisse)
Théâtre du Grütli (Genève, Suisse)
COPRÉSENTATION USINE C (Montréal, QC, Canada)
Pour la création du spectacle, la cie a bénéficié d’une résidence de création à l’Usine C
SOUTIENS SUISSE : Ville de Lausanne, État de Vaud, Loterie Romande, Fondation Leenaards, Pro Helvetia, Corodis, Pour-cent culturel Migros, Ernst Göhner Stiftung
SOUTIENS CANADA : Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts de Montréal et les généreux donateurs privés du Théâtre Complice
Ce jour-là, dans une rue de Madrid, alors qu’il se rend chez son psy pour lui parler de ses problèmes de couple, Polo croise une femme en manteau rouge qu’il ne peut pas ne pas reconnaître. Autour d’une bière innocente, Bianca plonge Polo dans un passé qu’il tente en vain d’oublier. Vingt ans plus tôt, dans le Madrid des années 90, Polo, Chino, Nathan et sa soeur chanteuse Bianca forment un groupe de rock alternatif prometteur. Suite à un concert triomphal et sous l’influence de deux jumeaux pervers, tout dérape. Au cours de cette soirée trop arrosée où tous et toutes perdent le contrôle, des filles sont droguées, endormies et collectivement violées. Plusieurs soirs, plusieurs filles, plusieurs fois. Et Bianca, un matin, se retrouve à l’hôpital. Le groupe est dissout à la va-vite, les jumeaux sont incarcérés, bientôt suivis par Nathan, Polo fuit aux États-Unis. Oublie. Revient. Et puis ce jour-là, dans une rue de Madrid…
TWEET DE JAVIER GUTIÉRREZ – 28 mars 2018
Absolutamente brillante la adaptacion teatral de Un si gentil garçon de Lavalou y Dorier : texto integro de la novela, cuatro planos temporales diferentes simultaneamente sobre el escenario, una performance visual y una banda versionando Maxinquaye y Electropura en directo.
TRADUCTION : Adaptation théâtrale tout à fait brillante d’Un si gentil garçon par Lavalou et Dorier : texte intégral du roman, quatre niveaux de temporalités différents simultanément joués sur le plateau, une vraie performance visuelle et un band génial jouant des remix de Maxinquaye et Electropura en direct. Lien vers le tweet
Dans cette histoire dont le souvenir est, pour toutes et tous, inévitablement confus, tout est réel et rien ne l’est. Nous sommes dans la psyché de Polo, dans le bazar bruyant de son inconscient torturé par la culpabilité, dans la mise en scène cauchemardesque son aveu.
Si nous avons – forcément – détesté ce que raconte le très troublant roman de Javier Gutiérrez, nous avons aimé la façon dont l’histoire nous était racontée. Le rythme du récit est rapide, trépident, la parole brève, rythmique, musicale, éminemment théâtrale. Ce travail de fractionnement du réel comme est fractionnée la personnalité de Polo, cet émiettement consécutif aux actes, ou plutôt à l’acte inlassablement répété dans un terrible phénomène addictif, cette incapacité à remettre les choses en ordre tant elles ont été bouleversées, cette spirale bruyante où s’enferme les coupables comme les victimes alors que les mêmes scènes reviennent constamment les hanter…
Amener cette histoire à la scène, c’est tenter de faire en sorte que les abus sexuels sortent de l’ornière du fait divers – ou pire, du silence -, c’est ouvrir une porte que beaucoup d’intervenants politiques, mais aussi la presse et la plupart des parents et des enseignants, tiennent à tenir fermée car elle révèle bien des dérives comportementales qui ont trait à la société contemporaine et face auxquelles nous nous sentons tous à la fois impuissants et un peu responsables. Ouvrir le débat des addictions à l’alcool, aux drogues et des abus sexuels en milieu festif par le biais de la scène, de la musique et des images, c’est aussi emprunter le langage qui est celui de la jeunesse, c’est souhaiter lui parler en direct et sans fard, mais sans trivialité non plus – ni images ni langage vulgaires ou orduriers -, c’est se réunir tous ensemble pour se dire : voilà, ça existe, c’est là, partout dans le monde, c’est presque banal, facile, tout le monde peut glisser, alors comment on fait ? Comment on résiste ? Comment on prévient ?
On en parle, voilà.
Tableau 6.
GABI — Et l’avenir, tu le vois comment?
POLO — Tu la sens qui se penche. Elle sait que tu ne dors pas.
LE PSY — Rubén, ce qui m’intéresse…
POLO, l’interrompant – J’aurais dû vous parler de ça bien avant, mais jusqu’à un certain point, il est normal que les couples aient des problèmes
LE PSY — …c’est de savoir pourquoi
Les musiciens commencent à jouer un remix de Classic girl de Jane’s Addiction.
POLO — Je ne suis pas sûr. Quand ça a commencé? Pourquoi? C’est arrivé du jour au lendemain, pas été capable de m’en rendre compte. Tout à coup, on ouvre une porte, on allume la lumière et
LE PSY — Non, Rubén, je ne parle pas de ça, ce que je veux savoir, c’est pourquoi douze ans ou quinze plus tard, vous l’avez choisie, elle, Gabi
POLO — Parce que Gabi est la plus belle fille que j’aie jamais vue
LE PSY — Non, Rubén, ce n’est pas la bonne réponse, réfléchissez
BIANCA — Polo, j’ai besoin de savoir si Nathan a employé ces mots-là, si tu les as entendus de sa bouche
POLO, au téléphone — Qu’est-ce que tu dis? Elle va bien? Bianca va bien?
VOIX DE CHINO JEUNE, au téléphone — Elle est à l’hôpital, mais je crois qu’elle va bien, Nathan dit qu’elle ne peut pas marcher. Elle saignait violemment quand il est entré dans sa chambre. Il est très nerveux, les flics n’arrêtent pas de l’interroger, qu’est-ce qui s’est passé hier soir, Polo?
POLO — Mais rien, je suis rentré chez moi, demande à Nathan
VOIX DE CHINO JEUNE, au téléphone — Tu m’écoutes oui ou merde? Nathan ne se souvient de rien, quand il s’est réveillé, il avait tout oublié. Les jumeaux n’étaient pas chez lui, par hasard, quand tu es parti? ils ont dit qu’ils allaient acheter du stock et qu’ils repasseraient
POLO — Les jumeaux? Chino, je te le jure, quand je suis parti, Nathan et Bianca dormaient chacun de leur côté et ils allaient parfaitement bien
LE PSY — Et combien étiez-vous? quatre, cinq?
POLO, au Psy, éclatant soudain — Toute cette tristesse qui me rend fou, putain, mais qu’est-ce que j’ai?
*
Tableau 7
[…]
NATHAN — Je te parle de désir, putain
Les musiciens commencent à jouer l’Effleurement, de Chienvoler
POLO, à lui-même — Cinq lignes blanches sur un sac noir, il y a les jumeaux, Chino, Nathan et toi. Le sac passe de mains en mains. Tu la convoitais, Polo, elle t’a plu dès le premier jour, dès le départ, dès la première fois que tu l’as vue entrer au Santa Fe
LE PSY — Que s’est-il passé le jour où Claudia a cessé de vous appeler?
POLO — Faire du mal à la fille que j’aimais me déprimait
NATHAN – De désir à l’état brut
POLO — C’est comme si personne ne pouvait me toucher sans se blesser.
NATHAN — De tachycardie
LE PSY — Quand les choses commencent à tourner au vinaigre…
NATHAN — Un désir qui rend fou
LE PSY — …vous vous réfugiez derrière la métaphore des hommes couverts d’épines et le tour est joué
NATHAN — Tu te mets à trembler d’excitation
POLO — Les liens affectifs, je trouve ça trop douloureux, rien ne dure
NATHAN — Tu ne peux plus respirer
POLO — tout se dégrade inévitablement. Je sortais avec des filles de temps en temps et j’étais heureux, c’est tout
NATHAN — C’est quand la dernière fois que tu l’as fait, Polo?
LE PSY — Mais puisque vous étiez si heureux, pourquoi avez-vous recherché Gabi à votre retour des États-Unis?
NATHAN — Tu veux qu’on recommence, Polo?
POLO, au Psy — J’ai peut-être changé d’avis : je me suis lassé d’être seul. Ou alors, j’étais guéri
NATHAN — Je pourrais recommencer
LE PSY — Guéri?
VOIX DE CHINO JEUNE — Une chanteuse. On a besoin d’une voix différente, d’une fille, d’une chanteuse.
POLO, à lui-même, dans le souvenir — Chino te passe le sac, tu sniffes, vous êtes de bonne humeur, c’est émouvant, tu sens un léger picotement en haut de ta cloison nasale, juste entre les yeux. (Revenant au présent, amère, au Psy) On finit par mûrir, par accepter le monde tel qu’il est
LE PSY — Vous étiez peut-être de nouveau amoureux, Rubén
POLO, au Psy — Et peut-être que maintenant, le monde me dégoûte, je ne le vois plus que comme une masse informe, une purée qui a refroidi dans l’assiette
NATHAN — Mais en dehors de ça, Polo, tu ne peux pas te voiler la face, toutes ces filles, sans exception, se sont réveillées en ayant l’impression d’avoir été utilisées, abusées. À leur réveil, elles étaient toutes perdues, engluées dans la peur
LE PSY — C’est curieux, Rubén, votre fixation sur le passé, sur 1997, qu’est-ce qui vous fascinait à ce point, quelle est cette perte qui vous est si douloureuse et vous afflige tant?
POLO, au Psy — La capacité d’étonnement
Les musiciens s’interrompent
LE PSY — Pardon, Rubén?
POLO, au Psy — La capacité de m’étonner, voilà ce que j’ai perdu, je ne sais pas comment ni quand, je sais juste que ce qui me fascinaient autrefois me déprime aujourd’hui: la musique, les drogues, le sexe, je n’arrive pas à échapper à cette impression de vide, de néant, d’attirance vers l’abîme
Long silence
*
Tableau 9.
NATHAN — Le groupe, et c’est vrai pour toi aussi, Polo, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée de ma vie, la seule chose positive, la seule expérience vraiment belle que nous ayons partagée
POLO, à Bianca, dans le café du début — On était défoncés, Bianca, le jour se levait quand on est arrivés chez toi, on était tous les quatre, Chino, ton frère, toi et moi, quelqu’un a proposé qu’on se baigne dans la piscine, on y est allés, mais il n’y avait personne d’autre, les jumeaux ne sont pas revenus
BIANCA — C’est toi, Polo, qui as accusé les jumeaux, tu as dit à la police que tu leur avais ouvert la porte et qu’ensuite, tu étais parti. Pourquoi tu as menti?
POLO — Pour couvrir ton frère et pour que tu ne saches rien
BIANCA — Tu ne crois pas que j’avais le droit de savoir? J’aurais pu en parler avec lui, il ne serait pas mort, Polo. Il est mort, Nathan est mort à cause de moi
POLO — Bianca, Bianca, je t’en supplie, ne te rends pas responsable de ce qui est arrivé à Nathan. Je suis désolé, sincèrement désolé, parfois je me vois de l’extérieur, comme dans un rêve, on est tous défoncés, ton frère hurle et rit, déchaîné, je ne sais pas ce qui s’est passé, je te jure, quand je t’ai laissée, tu allais parfaitement bien, et crois-moi, à part Nathan et toi, il n’y avait personne d’autre dans la maison
BIANCA — Ça n’a aucun sens, mon frère n’a pas pu faire ça, tu dois te tromper, Polo, les jumeaux sont peut-être revenus après ton départ, c’est possible, non, Polo? c’est la seule explication
NATHAN — On était un grand groupe, il suffisait d’entendre une de nos chansons, même pas entièrement, vingt secondes seulement d’une chanson pour se rendre compte qu’on avait quelque chose de spécial
RTF, Suisse – Émission Vertigo, Laurence Froidevaux – vendredi 6 avril
Les crimes sexuels, un sujet délicat traité avec beaucoup de justesse. Un si gentil garçon est une pièce saisissante, sans voyeurisme. Glaçante sans être sordide, grâce à la qualité de jeu des acteurs et une mise en scène très inventive de Denis Lavalou et Cedric Dorier que l’on retrouve dans le rôle principal. […] Voilà, j’ai adoré, vous l’aurez compris, j’ai trouvé que c’était une pièce saisissante, importante, à voir peut-être avec des adolescents, mais pas avant quatorze quinze ans, parce que c’est quand même assez dur. D’ailleurs une des comédiennes [Ines Talbi] a aussi une voix absolument magnifique.
L’ATELIER CRITIQUE – Université de Lausanne, Pierre-Paul Bianca, 3 avril 2018
En disant les violences sexuelles par le prisme de la mémoire d’un groupe d’amis, Un si gentil garçon fragmente l’indicible pour mieux le dire. Du récit de souvenirs équivoques transparaissent, de l’implicite à l’explicite, les excès d’une jeunesse qui a dérapé. Avec une distance pudique, rien n’est montré frontalement mais tout est pourtant violemment clair. De la couleur à l’acidité, Cédric Dorier et Denis Lavalou éprouvent le souffle du spectateur, qui est fouetté mais touché. […] Pluriel, l’espace scénique semble s’ajouter à la superposition des temporalités, des personnages, de leurs adresses. […] Par la complexité de la mise en récit et la pluralité des espaces scéniques, le spectacle rejoue l’éblouissement des frontières du dicible et celles du souvenir conscient : en un mot, l’envers des choses. Car si une jeunesse bercée par la musique et la douceur du printemps madrilène peut paraître désirable, il est difficile d’aimer ce qui est ici montré. Sans les dérapages, tout cela n’aurait pu être que soleil. Mais le nuage de ce soleil, l’ombre qui lui est portée est de taille : le récit de telles violences est noir, jette la pluie sur le spectateur. Parce qu’un non-dit entoure souvent, dans la réalité, ce genre d’épisodes douloureux, il est sain, aujourd’hui, de raconter cette pluie : dire ces zones d’ombre, c’est leur donner une voix au sein de l’espace social. En rencontrant le politique, le geste théâtral franchit ses seules limites : les violences sexuelles ne sont pas l’apanage de la scène, c’est-à-dire de la représentation.
REVUE JEU, Roland Bertin, 9 novembre 2017
Les créateurs de ce spectacle coup de poing, Denis Lavalou, directeur du Théâtre Complice, et Cédric Dorier, directeur artistique de la compagnie suisse les Célébrants, ne se doutaient sans doute pas, au moment d’amorcer cette adaptation théâtrale d’un roman implacable de l’Espagnol Javier Gutiérrez, paru en 2012, qu’ils colleraient à ce point à l’actualité. En marge des scandales sexuels qui continuent de faire les manchettes, ils nous proposent une réflexion profonde sur les répercussions désastreuses qui bouleversent les vies des victimes d’abus.
L’adaptation que Lavalou a conçue à partir du roman, qu’il a dû élaguer bien sûr, respecte la construction chaotique de celui-ci, où les informations nous sont livrées au compte-gouttes, dans une ambiance de plus en plus tendue. […] Faisant appel à divers médiums scéniques, le metteur en scène, qui signe aussi la scénographie, réussit à évoquer plusieurs lieux sur différents niveaux, les personnages passant d’une aire de jeu à l’autre, comme ils glissent d’une époque à une autre. Trois musiciens sur scène nous replongent dans les musiques pour lesquels le groupe se passionnait jadis, de Tricky ou Jane’s Addiction à Nirvana, donnant une assise bien concrète au récit. Sur un écran en fond de scène apparaissent toutes sortes de jeux visuels en mouvement, créés en direct par la performeuse Manon De Pauw à partir de liquide, de fumée, de poudre blanche, de papier ou de plastique, images d’une grande pertinence, en lien avec les actions et les paroles prononcées. […] Enfin, la distribution est portée par un bel ensemble, dominé par Cédric Dorier, qui incarne un Polo-Rubén déchiré entre son désir de se contrôler, sa quête de la vérité et sa peur de l’affronter: le jeu de l’acteur, fortement investi, traverse toute une gamme d’émotions, de ruptures de tons, dans une montée dramatique qui ne se dément pas. Voilà la production d’une grande cohérence d’une œuvre nécessaire.
ARP MEDIA (Alternative Rock Press), Nancie Boulay, 8 novembre 2017
[…] La pièce n’est pas montée de façon linéaire. Cela prend donc un petit moment au spectateur pour se situer. Par contre, on se rend vite compte du superbe travail de mise en scène et de scénographie de Denis Lavalou. La scène est séparée en plusieurs sections et chacune d’elle représente un lieu et un espace-temps différent.
Là ne s’arrête pas le génie de Lavalou, qui a aussi choisi d’intégrer la musique et les arts visuels à cette adaptation théâtre du roman de Javier Gutiérrez. En effet, pendant le spectacle, trois musiciens interprètent des chansons de Nirvana, des Pixies, de Yo La Tengo et de de Jane’s Addiction. L’artiste visuelle Manon De Pauw vient compléter l’ambiance en créant des projections sur un écran géant servant de fond de scène. Le jeu des comédiens est irréprochable, mais Cédric Dorier se démarque du lot. Il livre à merveille les différentes émotions de Pablo/Ruben. Nostalgie, peine, remords, angoisse : tout est crédible. Jusqu’à la toute fin, on est convaincus que son personnage est effectivement un si gentil garçon.
BIBLE URBAINE, Sara Thibault, 11 novembre 2017
La manière avec laquelle l’auteur décrit le mélange entre attirance et répulsion que ressent Polo lorsqu’il se remémore les gestes qu’il a commis est particulièrement saisissante. Quelles sont les répercussions que leurs viols peuvent avoir sur les victimes si celles-ci n’en ont pas conscience? Est-ce protéger les victimes que de leur cacher l’agression qu’elles ont subie? Peut-on se repentir d’avoir posé des gestes aussi terribles? Est-ce qu’un séjour en prison est assez dissuasif pour empêcher les violeurs de récidiver?
La force du spectacle est donc de faire réfléchir le spectateur à l’impact des actes commis par les personnages dans leur vie intime, mais aussi dans la sphère sociale.
Pour figurer la spirale hypnotique de la drogue et l’incapacité des hommes à réguler leur pulsion sexuelle, la performeuse visuelle Manon De Pauw crée des motifs abstraits sur une table lumineuse à partir de liquide coloré, de fumée, de poudre blanche, de papier ou de plastique. Ces manipulations sont exécutées en direct et reproduites sur une toile disposée à l’arrière de la scène, ce qui donne forme au trouble mental des prédateurs sexuels.
Côté jardin, trois musiciens (Jérémi Roy, Daniel Baillargeon et William Côté) confinés dans un enclos de plexiglas interprètent des classiques de la musique rock, parfois commentés par le personnage de Nathan qui semble connaître tous ces albums dans leurs moindres détails. C’est le comédien Hubert Proulx qui interprète le personnage de Nathan, lequel, après avoir fait de la prison pour le viol d’une jeune femme, continue à traîner des comprimés de rohypnol dans ses poches. Sa nonchalance troublante offre un contraste intéressant avec le personnage de Polo (Cédric Dorier) sans cesse rongé par la culpabilité. Jean-François Blanchard est parfaitement crédible dans le rôle d’un psychologue aussi chaleureux que perspicace.
HUFFINGTON POST & INFO-CULTURE, Sophie Jama, anthropologue & journaliste, 9 NOVEMBRE 2017
La forme de la pièce de Denis Lavalou, d’après le roman de Javier Gutiérrez, Un si gentil garçon, est particulièrement originale et réussie.
Pour cette œuvre intelligente et bien écrite, la petite salle de l’Usine C plongée dans une atmosphère de boite de nuit accueille un mélange très savant de théâtre, de narration, de musique live et de performances d’art visuel. L’excellente musique soul est interprétée par un orchestre situé sur la gauche de la scène (guitare électrique, basse, batterie, clavier). Sur la droite, un bar avec serveuse/artiste visuelle illustre par de très belles œuvres abstraites les tourments des protagonistes se projetant dans le fond, sur un écran géant, et qui sert aussi de dispositif pour des ombres chinoises. Dans ce décor fait de souvenirs confus qui remontent à vingt ans, Polo/Ruben – aidé par son psy à qui il n’ose pas tout dire – tente désespérément de faire table rase de son passé et de se débarrasser des angoisses et de la culpabilité qui minent tous les moments de sa vie et rendent insupportables autant son travail bien rémunéré que sa relation avec sa splendide et amoureuse compagne.
La pièce est centrée sur Polo qui croise ses anciens amis après vingt ans d’exil. La narration fragmentée, déclamée tantôt avec et tantôt sans micro, s’harmonise parfaitement avec la musique de fond et donne un rythme et une esthétique sonore à la pièce qui bénéficie aussi des œuvres d’art visuel produites en direct devant les spectateurs.
Un si gentil garçon est une œuvre réussie et très bien interprétée qui, sans jamais tomber dans la morale et les bons sentiments, pourrait donner à réfléchir de manière salutaire.
ATUVU, Roxane Labonté, 9 novembre 2017
La pièce Un si gentil garçon, présentée mercredi soir dernier à l’Usine C, n’a laissé personne indifférent… Les spectateurs ont quitté la salle visiblement ébranlés par son sujet épineux: la drogue du viol et ses conséquences. Retour sur la pièce, qui était agrémentée de pièces musicales très bien choisies, ainsi que d’une performance visuelle vraiment unique!
Ce thriller psychologique, qui se situe dans le milieu musical des années 90, attaque avec précision et sans tabou des sujets brûlants. À quel moment devient-on criminel? Où se situe la limite entre l’acceptable et l’infâme? Mais surtout… qu’est-ce que le consentement, vraiment?
Les dialogues sont extrêmement bien ficelés. Polo, interprété par Cédric Dorier, narre l’histoire au complet dans un micro, et le délaisse lors des dialogues. Jean-François Blanchard, qui incarne un psychologue, est particulièrement saisissant!
Crescendo: l’attirance vers le néant
Trois musiciens ont créé des atmosphères très diversifiées. Tantôt inquiétantes, tantôt planantes, parfois langoureuses ou encore énergiques, elles ont fait plus qu’offrir un arrière-plan sonore. Jérémi Roy (claviers), Daniel Baillargeon (guitares) et William Côté (batterie) ont jonglé avec une quantité astronomique de pédales et d’effets divers, créant des bruits d’ambiance (noise). Ils ont joué bon nombre de reprises rock, punk ou grunge des années 90, de groupes tels que Jane’s Addiction, les Pixies, ou encore Nirvana. Il était particulier de voir cet univers un peu marginal présenté dans un contexte littéraire! […] L’effet de crescendo fut servi à quelques reprises avec brio… Les interprètes haussaient le ton, avec des citations frappantes telles que « Rien n’existe quand on est inconscient », ou encore « Qu’est-ce que tu veux que j’oublie, exactement? ». Et l’apoplexie éclatait ensuite, laissant la salle dans un silence total vraiment déstabilisant! Très finement mené et vraiment troublant.
La barmaid qui fait danser la matière
On est d’abord pris au piège: on croit que Manon De Pauw est une des interprètes qui serait une «barmaid», et que les projections sont faites à l’aide d’un logiciel. Mais la réalité se révèle toute autre: cette femme est une artiste visuelle qui manipule la matière. Elle réalise ainsi une performance interactive, qui est projetée. Véritable chorégraphe de substances brutes, elle met en scène des choses aussi diverses que les cheveux des interprètes, des mélanges de liquides, le mouvement d’un pinceau sur du papier… Surprenant et magnifique. […] Étonnant et original, de voir ces objets à priori banaux prendre vie sur la toile!
Au final, Un si gentil garçon est une pièce multidisciplinaire très élaborée, où chacune des trois performances constituent un concert en soi. La pièce abrasive et bouleversante est donc présentée du 7 au 11 novembre, ainsi que du 14 au 18 novembre, à 20 heures, à l’Usine C. Alors, prêts à faire face à cette problématique controversée et délicate? Procurez-vous les billets de cette pièce!
LE DEVOIR, Marie Labrecque, 13 novembre 2017
Un agresseur sexuel peut emprunter tous les visages, même celui de la respectabilité. Ou de la culture. Cette leçon nous est douloureusement rappelée ces jours-ci dans la vie réelle. Adapté d’un roman espagnol, Un si gentil garçon s’intéresse à cet enjeu terriblement épidémique. Mais en premier lieu aux répercussions de tels crimes sur la conscience torturée de l’un des agresseurs.
Quinze ans plus tard, Polo a remisé son rêve de musicien pour devenir banquier, mais cet homme angoissé, affligé de problèmes maritaux, est incapable d’échapper à son passé. La rencontre avec l’ancienne chanteuse du groupe (Inès Talbi, dont la belle voix sert bien son rôle) fait tout remonter à la surface. Que s’est-il réellement passé la fameuse nuit du concert
Raconté à la manière d’une enquête psychologique, le récit prend la forme d’un casse-tête narratif, une fragmentation qui épouse la confusion mentale du narrateur. Celui-ci va et vient, dans le désordre, entre des tableaux campés à différentes époques, et sa consultation auprès d’un psychiatre (Jean-François Blanchard), installé au centre de la scène. […]
Le spectacle présente aussi un éclatement entre diverses formes artistiques. Si certains segments de narration, dits au micro, conservent un ton littéraire, l’adaptation théâtrale a fait l’objet d’une proposition formelle très élaborée. Cette coproduction entre le Théâtre Complice et des compagnies suisses a recours à trois musiciens sur scène et à une création visuelle en direct, projetée sur écran, par une artiste qui joue habilement avec les matières. […] Le comédien et co-metteur en scène Cédric Dorier se donne à fond en protagoniste plongé dans un maelström émotif, entre remords et tentation du déni. Avec son allure proprette de jeune homme bien sous tous rapports, son Polo échappe au stéréotype de l’agresseur.
MAZROU TRENDSETTER, Charlotte Dupuis
UN SI GENTIL GARÇON – UNE TRAGÉDIE «EXPÉRIENTIELLE»
C’est dans une ambiance psychédélique et intrigante que Cédric Dorier interprète Un si gentil garçon. Cette pièce plonge le spectateur dans les années 90, là où la devise Sexe, Drogue Et Rock’n’ roll était le leitmotiv de toute une génération. Denis Lavalou et Cédric Dorier, tiennent le pari de garder le spectateur en haleine avec leur mise en scène et artistique multi sensorielle étonnante. Ils propulsent au-devant de la scène des acteurs que l’on a peu l’habitude de voir au théâtre : le son et la lumière. Ils les intègrent parfaitement au décor sobre de la scène en arrière. […] La performance des musiciens (Jérémi Roy, Daniel Baillargeon et William Côté), alliée au show visuel orchestré par Manon De Pauw amènent une touche de poésie au sombre scénario. Ces trois tableaux apportent de l’originalité et du dynamisme à la pièce. La tension et le suspense de la seconde partie nous animent jusqu’au dénouement. Si vous n’êtes pas un adepte des histoires malaisantes, Un si gentil garçon n’est pas fait pour vous. Cette pièce explosive qui traite des sujets d’actualité vous laissera dans un état de confusion certain. Il n’en ait pas moins qu’il ne s’agit pas là d’une simple pièce, mais d’une expérience à part entière. Pour les plus curieux d’entre vous, bonne découverte à tous !
Paroles d’adolescents
Classe multi-ethnique de Madame Marlène Montavon, Collège et École de commerce Émilie-Gourd Genève. Réactions des élèves du cours de français (14-16 ans) à la représentation du 15 avril 2018 au théâtre du Grütli à Genève et à la venue en classe de Denis Lavalou le vendredi 19 avril de 13h15 à 15h.
Je souhaite tout d’abord vous remercier pour ce bon moment passé au théâtre du Grütli. Premièrement j’ai été assez obnubilé tout le long de la pièce par les images à l’arrière plan. Je trouve futé de représenter des sentiments, périodes de vie, etc. par des images animées, chacune de celles-ci ayant été choisies avec soin et lucidité. Il faut avouer que la personne ‘étant occupée de tout cela, a fait un fabuleux travail. Secondement, le thème principal de la pièce fait réfléchir à énormément de choses… Jayana
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J’ai bien aimé votre pièce de théâtre. C’était bien de mettre en scène quelque chose qui se passe assez souvent et qui n’est pas très rare.
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Tout d’abord, je tiens à préciser que je suis consciente de l’énorme travail fourni (même sans avoir entendu vos explications le vendredi dernier) c’est pourquoi je vous félicite, vous et votre équipe. […] Très honnêtement si j’étais toute seule, et peut-être même une adulte je serais partie depuis un bon moment. Non pas parce que c’était mauvais, loin de là, mais je me sentais tout simplement mal, n’ayant pas envie de connaître ces sentiments désagréables. Eh bien heureusement que je suis restée. Partir aurait été fuir la réalité, en quelque sorte, comme fuir de ce monde où, oui, l’addiction au crime sexuel existe. À la fin du spectacle, j’étais toujours bouleversée, mais satisfaite de la façon dont on m’a présenté le sujet, à tel point que j’aurais souhaité que le monde entier voye cette pièce, ou lise l’histoire (peut-être est-ce un peu ambitieux, mais tel était mon ressenti.)
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Pendant la pièce, je me suis sentie particulièrement gênée de cette situation. ce n’est pas comme si nous parlions de ça tous les jours. Être face à quelque chose comme cela, c’était assez dure. Et avec la musique qui venait encore en ajouter et en ajouter… Deux jours après le spectacle j’ai réfléchis et voilà il faut savoir que ce sont des choses qui peuvent arriver et qu’il faut faire attention parce que même si on en parle peu, ça existe plus qu’on le croit. Je suis la plus jeune de ma classe (14 ans) et cela montre que votre pièce est vraiment faite pour tout le monde, enfant ou adulte.
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Monsieur Lavalou, votre mise en scène était formidable et très intense. Ce que j’ai aimé le plus était le son, car il nous permettait de nous transporter et de nous intégrer au 100% dans l’histoire, à sentir l’euphorie que chacun des personnages a senti dans les années 90. L’autre partie qui m’a aussi beaucoup plu était les images du fond. Ça a donné une touche très spéciale à l’œuvre, car grâce aux effets que la jeune femme faisait avec l’eau ou le sable, on arrivait à mieux comprendre comment réagissait ou dans quel sens allait les pensées des personnages. Ils nous aidaient aussi à voir quel niveau de culpabilité avait Polo.
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La culpabilité n’est pas une idée abstracte ou inconnue. Même si on ne la reconnaît pas, elle a vécu dans nous à un moment ou l’autre. C’est un sentiment comme une fizzure dans un miroir, elle ne peut pas être défaite, la brisure va grandir. Polo essaie d’échapper sa culpabilité en devenant Ruben et fuyant. Il développe une nouvelle persona avec une vie parfaite, le travail parfait, la femme parfaite et la maison parfaite, […] mais chaque action et chaque choix a des conséquences que reviendront comme un boomerang (même 20 ans après). […] Les thèmes du viol et des drogues des violeurs sont comme des éléphants dans une chambre, tous peuvent les voir mais personne n’en ose rien dire. Il est important de sensibiliser les jeunes à ces thèmes, puisqu’ils sont présents quotidiennement et il faut avoir agir avec précaution. Le fait d’ignorer quelque chose ne la fait pas disparaître, soit la culpabilité ou les drogues et viols qui sont souvent cachés. (Élève non francophone)
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J’ai beaucoup aimé ce que l’artiste faisait, car l’écran accompagnait l’histoire, c’est-à-dire que lorsqu’il y avait un moment où il y avait une partie importante et un sujet comme la mort, l’artiste projetait une couleur rouge, et j’ai trouvé que ce travail apportait un plus à la représentation. Pour la musique, j’ai vraiment aimé quand la dame (j’ai oublié son nom) avait chanté. […] La chose la plus difficile à gérer était le son, mais pou cette représentation, j’ai trouvé qu’on entendait bien les acteurs, la musique, etc. Après la représentation j’ai été «triste» pendant les heures qui ont suivies mais ensuite, je me suis sentie mieux. […] Pour moi, c’est tout à fait possible que ce genre de situation arrivent dans la vraie vue, c’est pourquoi il faut être vigilant avec ce que nous buvons, où nous laissons nos verres, etc. Je ne suis pas une grande fan de théâtre, mais j’ai beaucoup apprécié votre représentation.
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Au début, tout était très complexe. J’étais perdu, je mélangeais les noms, je ne comprenais pas trop ce qu’il se passait. L’histoire s’est ensuite éclairée et j’ai pu vraiment comprendre la pièce. Les acteurs jouaient très bien leur rôle, j’ai vraiment apprécié les mises en scène, les musiciens et les différents personnages. le personnage principal, Ruben, était très intéressant. J’ai bien aimé l’attitude et l’expérience du Psychologue et la folie de Nathan. Monsieur Lavalou a très bien interprété le livre, c’est un sujet assez difficile à aborder et surtout assez lourd. ce n, est pas une scène évidente pour les jeunes comme nous, mais je pense que nous avons à peu près tous apprécié. Après l’intervention de monsieur Lavalou j’ai été impressionné par tout le travail qu’il a fait. Il s’est occupé de tout pour que le spectacle soit parfait. L’écran qui changeait de couleur et d’ambiance par rapport à la scène jouée, les musiciens sur le côté, les micros placés dans les cheveux des acteurs et peints de la même couleur que leurs cheveux. C’est un très bon metteur en scène qui a vraiment réussi son coup. Anthony
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À la fin de la pièce, j’ai ressenti un malaise et une ambiance pesante face à la très dure réalité qu’ont vécu ce groupe de jeunes, Je me suis dit que ce genre de choses ne sont pas si loin de nous et qu’il faut le savoir, c’est pourquoi il est important que cette pièce soit aussi présentée au jeune public. je me suis posé quelques questions et j’ai trouvé génial que vous soyez venus nous voir pour nous répondre et mieux expliquer votre pièce de théâtre. J’ai beaucoup aimé la mise en scène et que les comédiens jouent très bien leurs rôles. J’ai trouvé très intéressant la projection du fond» Il faut prévenir et sensibiliser les jeunes et de faire attention à son verre. Merci.
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Je ne connais pas assez le théâtre pour me permettre réellement de juger, donner des conseils mais pour moi la pièce a été très bien réalisée. Je me sentais très mal à l’aise et donc pour moi la pièce est une réussite. Marc
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Le viol n’est pas facile à aborder dans une conversation ou ailleurs. On oublie souvent que ça existe ou alors on pense que ça n’arrive qu’aux autres, mais c’est faux. À notre âge (ado) ne nous faisons par forcément attention à notre verre durant les soirées. Nous ne nous rendons pas forcément compte de ce qui peux nous arriver. La pièce […] montre que sous l’emprise de la drogue nous ne sommes plus nous-mêmes. […] La pièce est très bien jouée mais c’est vrai qu’elle fait réfléchire, que la fin nous pèse un peu. Mais j’ai aimé la voir. Et je suis heureuse qu’un sujet souvent oublié soit mis sur le devant de la scène.
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Je pense que vous êtes un homme très doué, car il y avait beaucoup de risque à faire cette pièce. je trouve qu’elle devrait être jouée plus souvent, car nous les jeunes sommes pas assez avertis sur ce genre de vérité. Vous avez osé dire la vérité. Comme on dit souvent : il n’y a que la vérité qui blesse. Mais si ça nous faisait pas mal, quelles seraient les leçons de la vie ? Cette pièce m’a vraiment touché. Je pense que ça a touché toute ma classe aussi. Nous avons besoin d’être avertits et ce côté artistique a aidé d’«adoucir» le propos. je vous remercie encore une fois et vous encourage à continuer ainsi. Malak
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Il y avait quelque chose dans cette pièce, quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant, la froideur de la mise en scène. Tout ce travail avec les différents champs constamment en mouvement, la musique qui colle très bien avec l’ambiance générale du récit et le jeu des lumières a rendu cette expérience très agréable. […] la pièce en elle-même st très bien réalisée avec des acteurs vraiment imprégnés dans leur rôle. Mateo
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Au niveau de la thématique, je trouvais l’histoire vraiment touchante et j’ai ressenti pour Polo de la pitié malgré qu’il soit l’agresseur parce qu’il était victime de ses désillusions. J’ai aussi ressenti du dégout et ce par rapport à ces hommes qui sont assez lâches pour violer des femmes. En tant que fille j’ai eu comme une piqûre de rappel et je pense qu’il faut clairement parler de la thématique quitte à ouvrir des groupes de discussions après la pièce. […] Sans la discussion que nous avons eu en classe, je serais passée à côté de détails et d’indices qui m’ont fait aimer cette pièce de théâtre encore plus.
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J’ai été agréablement surprise par cette pièce de théâtre. je trouve que nous ne parlons pas assez de la drogue du violeur et je trouve très bien de l’avoir interprétée au théâtre. Le fait d’avoir les comédiens face à nous nous donne l’impression de mieux les connaitre, c’est pourquoi leur histoire nous touchent d’autant plus. Votre volonté de vouloir sensibiliser les jeunes est une très bonne chose car je pense que nous serons désormais plus vigilants et cela évitera, je l’espère, que cette chose atroce se produire. Pour parler de la mise en scène, le son et les images projetées à l’arrière nous aidaient beaucoup à nous mettre dans la tête de Polo.
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Jouer une pièce de théâtre sur le viol, c’est très délicat et même d’en parler. J’ai vraiment aimé le fait que Polo veuille renier on passé, qu’il ne veut absolument pas avouer ses horribles choses qu’il a fait, les viols. Les acteurs jouaient tellement bien leur rôle que ça en devenait embarrassant, j’avais oublié que c’Était une pièce de théâtre car ça paraissait réel, et ça l’est d’ailleurs. le viol est quelque chose d’Horrible. On n’y pense pas forcément mais chaque jour, des femmes se font violer. C’est pourquoi j’avais l’impression que les acteurs me racontaient une histoire vraie. J’ai trouvé ça ingénieux de votre part, Denis Lavalou, d’avoir insisté pour qu’il y ait des musiciens en live. cela nous permettait d’être à fond dans l’histoire et de ne pas trop nous perdre et de plus, d’être dans l’ambiance. J’ai trouvé ce théâtre très intéressant et ça nous fait réfléchir sur différents points. Jamie
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Une fois sorti après la représentation, je n’étais pas hyper joyeux, donc, comme quand on est après avoir regardé un reportage sur la pollution et le réchauffement et qu’on avait de la culpabilité. C’est comme si cette histoire était vraie et qu’elle m’avait été racontée par une amie et je pense que justement ce sujet est un sujet dont on ne parle pas assez en générale et qui touche trop de monde. Cette pièce fait prendre conscience que ça peut t’arriver demain. Et c’est la même chose pour la drogue même si en tant que garçon je me sens moins en danger. […] Si je devais dire la pièce en 3 mots : prise de conscience, car il est vrai que tu ressorts de la représentation en ayant pris conscience des choses. Ça peut être plus intéressant et plus simples qu’un reportage sur le sujet comme il en existe déjà des centaines. Sacha
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J’ai beaucoup aimé cette pièce parce que je pense qu’il est très important de parler de cette thématique et que le fait que la narration ne soit pas linéaire m’a laissé dans un premier temps presque apprécier Polo. De plus, j’ai adoré les projections omniprésentes crées sur le moment par la « barman». (Élève non francophone)
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Monsieur Lavalou, je me permets d’abord de vous féliciter pour votre travail inspirant pour tous mais premièrement, qui m’a touché personnellement, car, le viol de drogue est un sujet qui n’est pas beaucoup parlé ni pris comme vrai problème dans certaines personnes de mon âge. Deuxièmement j’aimerais vous féliciter sur votre mise eus cène que je trouvais remarquable. J’ai apprécié la manière dont vous aviez réalisé le roman et votre respect pour l’auteur. la mise en scène nous faisait vivre l’histoire. Merci beaucoup d’avoir venu nous parler de votre travail. (Élève non francophone)
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Nota bene : Les fautes de français et d’orthographe n’ont pas été corrigées
Création
USINE C, Montréal – 7 au 18 novembre 2017 : création Canada
GRANGE DE DORIGNY, Lausanne – 28 au 30 avril 2018 : création Suisse
Diffusion
THÉÂTRE DU GRÜTLI, Genève (Suisse) – 5 au 15 avril 2018
THÉÂTRE DU CROCHETAN, Monthey (Suisse) – 28 avril 2018
OFFERT EN DIFFUSION DÈS MARS 2019 pour les saisons 19 – 20 – 21